Nella Austen adorait les Jardins. C’était un lieu reposant et chargé d’histoire. Evidemment, lorsque les portes s’ouvraient, il devenait bruyant. Mais, lorsque les portes étaient fermées au public, comme cet après-midi là, c’était un endroit paradisiaque, où seuls les pépiements des oiseaux s’élevaient dans les airs au rythme des bruissements de feuilles.
Elle y venait souvent, pour faire son footing ou tout simplement pour se détendre en déambulant au gré des chemins de sable. Entre deux heures de cours, entre deux enquêtes, ou même lorsqu’une affaire traînait en longueur. Elle y réfléchissait ou se prélassait. Dans tous les cas, elle appréciait ces petits moments privilégiés, dans ce lieu somptueux.
Ce jour-là, elle peinait à avancer sur ses réflexions et avait quitté son bureau les nerfs à vif. Aussi, elle avait décidé de prendre l’air et de profiter du soleil naissant pour s’aérer. Les Jardins l’attendaient à bras ouverts, ou plutôt à bourgeons à peine éclos. Les bosquets comme les arbustes fleurissaient à vue d’œil, se parant de leurs belles couleurs pour le printemps et l’été à venir. C’était un vrai bonheur pour les pupilles comme pour le nez. Par chance, elle n’était pas allergique, et elle pouvait humer à loisir et avec plaisir ces senteurs printanières délicates.

** Les jardiniers sont wonderful. Ils marient si bien les couleurs et les odeurs. Un délice. **

Doucement, elle se promenait, s’arrêtant de temps à autre sur un parterre fleuri aux milles couleurs, observant même les abeilles et les bourdons butiner gaiment, fredonnant leurs chants joyeusement. Les fourmis passaient également sous ses pieds et elle prenait parfois garde à ne pas les écraser, avant de croiser un papillon. C’était l’époque où le printemps reprenait ses droits sur l’hiver, et pour rien au monde, elle n’aurait raté ça. Un sourire éclaira son visage, et elle continua sa route, se retrouvant nez à nez avec une silhouette qu’elle n’avait pas vue arriver.

- Oh ! I'm so sorry.